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Finalement ça va. Le temps : un bon cicatrisant /
Il restera des marques mais ça va. Comme c’est apaisant /
« Ça va ! ». On est surpris en se l’ disant /
Mais ça avance, tout s’emboîte mieux au fil des ans /
Le principal ? Au final, aller dans le bon sens /
Franchir les obstacles pour que dalle : putain de non-sens /
La vie met des mandales, c’est rarement sans conséquence /
Ça forge le mental, installe de futures compétences /
Ça va. N’oublions pas qu’ nous sommes vivants /
À nous d' réparer nos plaies, d’y mettre du ciment /
C'est pas grave si tout n' peut pas être comme avant /
La nouveauté ajoute au vécu du piment /
Totalement remis ou en convalescence /
Remercions la famille, les amis, pour la renaissance /
Dire qu’on s’en sort seul n'est qu'un manque de reconnaissance /
C’est l’amour qui, à nos vies, peut redonner sens /
Ça va /
Finalement, ça va /
Ça va /
Évidemment qu' ça va /
Évidemment qu' ça va. A-t-on vraiment l' choix ? /
Faut faire avec, la vie c'est pas qu' des moments d' joie /
Y a un temps pour tout, et c'est l'heure d' ranger les mouchoirs /
On saute ou on recule mais on n' reste pas au bord du plongeoir /
La vie continue, qu'on y participe ou pas /
Longtemps contenue, la rage de vivre doit prendre le pas /
Sur les déconvenues, souvent causées par mauvaise prépa /
Nous n' sommes pas tenus de n' vivre qu'en attendant l' trépas /
Oh oui, ça va ! On passe à une autre étape /
On n'oublie pas, bien sûr, mais il faut bien qu'on s'échappe /
Qu'on tourne la page, parce que ça changera rien qu'on s'écharpe /
Encore davantage. C'est pas nouveau, la vie colle des tartes /
Rongé par la rancœur, c'est sa vie qu'on rate /
Le but n'est pas d’être vainqueur, mais droit dans ses bottes /
Alors, oui, ça va ! Parce que la vie vaut l' coup qu'on se batte /
On sait qu'elle est courte. Et contre la mort pas d'antidote /
Ça va /
Finalement, ça va /
Ça va /
Évidemment qu' ça va /
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2. |
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La brebis rêveuse et curieuse qui s’égare n'est-elle pas /
Plus sage que toi, la farouche, qui restes dans le troupeau ? /
Le berger te protège, c'est vrai, mais il ne t'aime pas /
Tu finiras bientôt sous sa fourchette, son couteau /
Bien sûr, il chasse les méchants loups qui te tournent autour /
Mais il refuse de t'apprendre à déjouer leurs tours /
Ta vie n'a rien de difficile. En effet, mais l'heure tourne /
Et tu la trouves bien vide et triste quand tu te retournes /
Sécurité, passivité, facilité, confort /
Si c'est pour s'ennuyer, notre brebis rebelle n'en a que faire /
Pourquoi faudrait-il qu'elle fasse comme tout l' monde, qu'elle se conforme /
À ce qu'on attend d'elle et qu'au final, son esprit se ferme ? /
Elle préfère s' libérer d' son conditionnement /
C'est risqué, évidemment, mais pour les cons seulement /
Notre amie a envie d' grande aventure, d’étonnement /
De découvrir la vie grâce à ses tâtonnements /
Elle a besoin d'apprendre à mieux se connaître /
D'avoir un regard sur elle-même plus honnête /
Réussir à s’élever c'est presque renaître /
C'est voir l' monde à travers une meilleure fenêtre /
Émancipée du troupeau, heureuse /
Même si sa vie est devenue plus dangereuse /
Toi, tu la blâmes, pour n' pas avouer, qu'elle est courageuse /
C'est tellement plus facile de dire qu'elle est galeuse /
On t'a fait peur en te disant que dehors c'était dangereux /
T'as fait alors, confiance à ton protecteur. Il a tout géré /
Vie sans effort, sécurité et confort ne rendent pas heureux /
Ton maître est fort, son but était qu' tu t'endormes pour mieux te leurrer /
Quelques années plus tard, tu l’aperçus au loin /
Te demandant si elle avait reçu, au moins /
Une bonne leçon pour s’être crue au dessus de l'essaim /
De toute évidence, tu fus déçue. C'était bien /
Elle, perchée sur son rocher, laine au vent /
Elle vous observait, toi et les autres moutons /
Se disant : « Mon Dieu, quel ennui ! Jamais rien d'innovant /
Et pourquoi bêlent-ils tous sur le même ton ? » /
N'étant plus détenue et n'étant jamais revenue /
Personne ne l'avait tondue, tu l'avais à peine reconnue /
Ça n' changea pas qu' son allure, ça la rendit aussi plus dure /
Et ce fut là le résultat, de loin, le plus inattendu /
Sa laine si touffue, si compacte /
Était devenue son armure, sa carapace /
Si bien qu' notre amie ne craignit plus les attaques /
Des loups aux dents trop courtes pour qu'ils la croquassent /
Notre brebis sculptée, futée, si bien adaptée /
Ne regretta jamais d'avoir sauté l'enclos /
Elle aurait souhaité que tu n' te fisses pas dompter /
Quand elle pensait à toi, venaient les longs sanglots /
Ça demande du courage mais comme elle, essayons /
De vivre dignement, d'ignorer carotte, bâton /
C'est cette brebis que je mettrais sous mon crayon /
Si l'on me demandait de dessiner un mouton /
On t'a fait peur en te disant que dehors c'était dangereux /
T'as fait alors, confiance à ton protecteur. Il a tout géré /
Vie sans effort, sécurité et confort ne rendent pas heureux /
Ton maître est fort, son but était qu' tu t'endormes pour mieux te leurrer /
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3. |
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Plus elle grandit moins j' la vois. C'est la vie mais parfois /
J'admets qu' j'ai du mal à me faire une raison /
Elle ne m'a pas laissé choir, ça va, j' comprends ses choix /
Mais j’aimerais tellement qu'elle reste à la maison /
J' lui dis pas qu'elle me manque /
J' voudrais pas qu'elle me mente /
En m' répondant « toi aussi ». Elle a d'autres soucis /
Les ados ont besoin d'air et d'évasion /
J' suis fier ; elle s'endurcit, sa tête est bien farcie /
J' me sens chanceux quand j' fais des comparaisons /
J' fais les cent pas quand j'attends qu'elle rentre /
Dehors, j' sais pas c' qu'elle fait, ça me hante /
Oh ma fille, j'ai le blues /
Traîner avec ton père c'est la lose /
Oh ma fille, j'ai le blues /
N'oublie pas d' me donner d' tes news /
Même présente, elle n'est pas avec moi /
Je maudis la technologie /
Elle et son téléphone, collés comme des siamois /
Elle n'est là qu' pour l' couvert et l' logis /
Elle veut même plus regarder Dragon Ball avec moi /
Elle a déjà soufflé trop d' bougies /
Elle ne soupçonne même pas c' que ça provoque en moi /
Ça m'énerve, j'aime pas la nostalgie /
Oh ma fille, j'ai le blues /
Traîner avec ton père c'est la lose /
Oh ma fille, j'ai le blues /
N'oublie pas d' me donner d' tes news /
À son age, bien sûr, j'étais comme elle. J' voulais voler d' mes propres ailes /
Avec les parents, pas d'excès d' zèle. Ils savent parfaitement qu'on les aime /
Ça fait du bien d' l’entendre quand-même. Un rappel c'est toujours utile /
Ma fille, c'est la vie, pas d' problème. Ton père s' fait juste un peu trop bile /
Oh ma fille, j'ai le blues /
Traîner avec ton père c'est la lose /
Oh ma fille, j'ai le blues /
N'oublie pas d' me donner d' tes news /
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4. |
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Toutes ces merdes sont derrière. Tu peux baisser les armes, ma Guerrière /
Le soleil se lève sur la clairière, ceux qui nous voulaient du mal gisent par terre /
C'est pourtant eux qui cherchaient la guerre. À deux, on leur a fait vivre un calvaire /
Pas la peine de ramener les civières, pas d' survivant, tous envoyés au cimetière /
Mais hors de question qu'on les enterre. Festin pour les charognards, c'est offert /
Évidemment, pas d' prière. Qu'ils errent pour l’éternité dans les Enfers /
Hadès et son fidèle Cerbère sauront, à n'en point douter, quoi en faire /
Mon Amour, ma Reine, j' suis si fier, on a enfin purifié l'atmosphère /
Les ennemis auraient préféré de longues démarches procédurières /
Attente de jugement, référé. Pas confiance en leur justice ordurière /
J' les revois l'air effaré, comprenant qu'on n'était pas des proies ordinaires /
Au revoir, bande d'enfoirés. Mettez d' la crème, le climat sera caniculaire /
On n' s'est pas vengés, on s'est défendus. Quand c'est foutu, peu importe la manière /
On pouvait pas s'arranger, c'était trop tendu. On n'allait pas s' cacher dans notre tanière /
Aujourd'hui, vous nous félicitez mais, en nous, vous n' croyiez guère, hier /
Aujourd'hui, comme ressuscités, on va vivre heureux, moi et ma Guerrière /
Repose-toi, ma Guerrière. C'est fini. On n'a plus qu'à s' laisser guérir /
On a fait sauter toutes les barrières, il nous reste qu'à nous entre-chérir /
Je n' peux m’empêcher de sourire quand j' pense à c' qu'on leur à fait subir /
Leur chef avait si peur d' mourir qu'il t'a supplié jusqu'au dernier soupir /
Il aura manqué d' dignité jusqu'au bout. Comment n' pas avoir le fou-rire ? /
Il a eu ce qu'il méritait : tête au bout d'une pique qu'on va laisser pourrir /
Faut pas emmerder les gens calmes et paisibles, une fois à bout y a pas pire /
Déchaînée, mon Athéna ne lâche pas sa cible ; inutile de se clapir /
J' contemple ma Guerrière dormir, elle s'en est si bien sortie, j' l'admire /
J' suis content, son visage est serein, plus d' crainte en envisageant l’avenir /
Je reste sans voix, d' façon, devant une telle victoire, y a pas grand chose à dire /
On y croyait, pleins d'espoir. Mais vaincre aussi nettement, rien n' pouvait plus nous ravir /
Ça leur apprendra à ces grosses merdes qu' ont tout fait pour essayer d' nous salir /
Ils nous ont tellement craché à la gueule qu'il ne leur restait plus d' salive /
Ils s'imaginaient sûrement qu'on n'allait rien faire, qu' la peur nous ferait pâlir /
C'est mal te connaître, ma Guerrière, s'ils ont cru qu' t' allais rester passive /
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Depuis qu' j'ai décidé que je n' lutterai plus /
Je vois un avenir s' dessiner, j' me sens moins exclu /
Ça n' veut pas dire qu' j' me suis résigné, ça leur aurait plu /
J'ai, par nature, un esprit indigné pas près d'être occlus /
Ma colère n' s'est pas dissipée, elle est contenue /
Mais pas toujours facile à dissimuler compte tenu /
Du nombre croissant d' cons à décimer. J'ai pas obtenu /
Satisfaction mais avec des si, j' les découperais menu /
J'ai pris du recul. Je n' vis plus reclus /
Dans mes pensées trop obscures. Et j' m'occupe plus des raclures /
Faut dire qu' j'ai pris des raclées. Que d'occasions ratées ! /
Si les erreurs, les ratures, font progresser, ça m' rassure /
J'ai changé d' stratégie, s'obstiner ça tue /
J' préfère répartir mon énergie, bien sûr que j' sature /
Fatigué d' répliquer sans même causer une fracture /
Si vous m' dites que c'est l' prix à payer, j' vous file la facture /
J' sais pas si j'ai raison, pas d' bonne combinaison /
J'ai pas retourné l' blouson, j' vois par-dessus les cloisons /
J' recherche la guérison, la haine est un poison /
J' m'échappe de ma prison, j' vois enfin l'horizon /
J' tente des trucs, mais y a-t-il une bonne méthode ? /
Peu d' résultats positifs, rien n' m'étonne /
Je m'éduque, mais j' maîtrise pas tous les codes /
Difficultés, j' foutais rien à l'école /
De moins en moins d' certitudes, j' remets en cause /
Quasiment tout. Je tente simplement d' mieux comprendre les choses /
Se libérer des servitudes volontaires que l'on s'impose /
Manière subtile d'obtenir c' qu' on mérite, pas c' qu' on nous propose /
J' consomme presque plus, j' finance pas ceux contre qui j' m'oppose /
Une des trop rares armes pacifiques dont on dispose /
J' m'assomme presque plus, et depuis l' temps, c'est pas qu'une simple pause /
J’arrête de m' battre contre des moulins à vent, j' me repose /
Bon, d'accord, j' lutte encore mais maintenant je dose /
Pour qu' ça fonctionne, pas besoin qu' ce soit spectaculaire ou grandiose /
Technique du Colibri, j' fais ma part pendant qu' les autres causent /
J'essaie d’être libre et heureux, ceux qui y arrivent sont ceux qui osent /
J' sais pas si j'ai raison, pas d' bonne combinaison /
J'ai pas retourné l' blouson, j' vois par-dessus les cloisons /
J' recherche la guérison, la haine est un poison /
J' m' échappe de ma prison, j' vois enfin l'horizon /
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SENBEÏ revient avec un 3ème EP solo dans lequel il constate, non sans étonnement, que finalement « Ça va ». C'est donc dans une ambiance apaisée qu'on le retrouve, épaulé comme toujours par DJAR ONE qui produit l'intégralité du projet.