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Un trop-plein de Diplomatie…
Bon sang, mais ça s’ voit qu’on n’ va pas dans l’ bon sens ! /
La bienséance, à quoi bon, sans un minimum de bon sens ? /
Diplomatie : passage de pommade hypocrite /
Acrobatie verbale qui parfois d’vrait être proscrite / Manipulation malhonnête, ceux qu’en use en on conscience /
Orientation discrète par le verbe ; abus de confiance /
Euphémismes et litotes pour déguiser la vérité /
Adoucir la réalité pour escroquer : perversité /
Faire des détours, après tout, j’ m’en fous tant qu’on avance /
Mais si c’est pour tourner en rond, peu importe la cadence /
Vous pourrez compter sur mon absence, la perte de temps m’irrite /
Précision, concision dans l’ discours, voilà c’ que l’on mérite /
Excès d’ courtoisie, dire de la merde avec élégance /
Avec des mots choisis pour qu’on n’ devine pas leurs manigances /
Principale mission des diplomates ; pas d’honneur, pas d’ fierté /
L’art de tricher en s’ faisant passer pour des joueurs fair-play //
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Pas de Gants
On n’a pas l’ temps ! Désolé la vie prend pas d’ gants /
Si t’es en r’tard, t’es absent ; faut avoir du répondant /
Toujours partants ! Motivés même quand y’a pas d’ plan /
La chance, elle s’attrape sans s’ déclarer d’avance perdants //
Finie la glande, la vie ne prend pas d’ gants avec les feignants /
C’est en allant d’ l’avant qu’on effleure nos rêves et pas en s’ plaignant /
T’as peur de foirer mais n’ pas savoir c’est bien plus effrayant /
Faut pas s’ dire trop tard que des efforts auraient pu être payants /
Un coup d’épée dans l’eau vaut mieux qu’ se tourner les pouces /
T’as l’ droit d’ louper mais oblige-toi à vaincre ta frousse /
Tu dois viser c’ qui t’ fait vibrer, oublie la pression sociale /
Qui n’ fait qu’ nous brider, nous inhiber pour qu’ la routine s’installe /
Pour qu’on traverse dans les clous, qu’on ait une vie quelconque et vide /
Incapables de rendr’ les coups, couilles coupées et rien dans l’ bide /
Considérés comme fous, dès qu’on r’fuse de suivr’ leurs guides /
Car en agissant par nous même on risquerait d’être libre /
A toi de te donner dès maint’nant les moyens /
D’ croiser ta voie quelle qu’elle soit, fais tes propres choix, sois malin /
Et tu t’ rapproch’ras de ce pourquoi tu te sens programmé /
C’est l’ moment faut y aller, t’façons on finira tous par caner //
En attendant qu’un bon plan te tombe dessus /
Mets toutes les chances de ton côté pour n’ pas êtr’ pris au dépourvu /
Quand ce s’ra l’ moment, si t’es pas prêt tu s’ras l’ premier déçu / Rien n’est joué d’avance, bûche pour limiter les déconv’nues /
Quel est ton but ? Fais des études si tu sens qu’ c’est ton truc /
Milite et lutte si l’ monde t’offusque en tous cas bouge ton uc’ /
N’arrive pas devant ta tombe frustré par une vie manquée /
Plus qu’ jamais l’heure est à l’action, pas question d’ rester planqués /
A trop hésiter par peur de se tromper on n’ fait rien /
Tant d’occasions ratées à buller au lieu d’êtr’ sur l’ terrain /
Et on s’ plaint ! Mais qu’a-t’on vraiment fait pour fuir le train-train ? /
Bien sûr que c’ n’est pas simple mais personne n’ nous prendra par la main /
Apparemment. À nous d’avoir du tempérament /
D’ prendr’ les devants car la haut c’est l’ foutage de gueule permanent / L’av’nir appartient à ceux qui s’ lèvent et esquivent l’inertie /
Donc pour la faire brève, disons qu’ c’est vis tes rêves ou crève ici //
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Les vrais Chefs
Les vrais chefs ne se battent que pour la dignité des faibles /
Inutile de te dire qu’il en existe peu de fiables /
Aider les courtes pattes pour qu’ils atteignent au moins l’échelle /
C’est loin de c’ que désire l’élite, ferme-la, vote et chiale /
Les pitres qui nous gouvernent, ou plutôt, les putes qui nous bernent /
Racontent des balivernes et au lieu d’ lutter on hiberne /
On y perd notre honneur et l’espoir, un futur si terne /
Qu’on enterre nos rêves ; inertie, horizon sans lanterne /
Trait noirci ? Pas tant qu’ ça /
Combien sommes-nous, au juste, à voir un psy pour n’ pas commettr’ d’attentat /
Séquestrer son patron ou tirer sur l’ chef de l’État ? /
Vie brutale qui donne des envies d’injection létale /
Les vrais chefs ne doivent agir que pour l’intérêt général /
Les riches vont bien, c’est avec les pauvr’s qu’il faut êtr’ généreux /
On nous r’proche souvent d’avoir une pensée caricaturale /
Un peu d’ bon sens ! Notr’ raisonn’ment n’a rien d’aventureux //
Y’A PAS D’ VRAIS CHEFS ! Seul’ment des businessmen déconnectés /
TOUT POUR L’ BÉNÉF ! Ils ne comptent qu’oseille et voix collectés /
FAUT QU’ON ACHÈVE ! Ces stratèges puant la malhonnêt’té /
EN BAS ÇA CRÈVE ! En haut ça s’ gave, abus d’autorité //
DJAR ONE
Les vrais chefs ont-ils déjà seul’ment existé ? /
Pas ceux qui t’ traitent d’assisté mais celui qui vient t’épauler /
S’ poser en leader, qu’est pas là pour les Louis d’or /
En somme, qui inspire, qu’importe les sommes dans la tir’lire /
Mais ça tire à tire-larigot, brûle l’argent d’ nos impôts /
Accumule les Euros tel un soiffard, les verres au bistrot /
Trop n’ sont là qu’ par égo, vaniteux tel un attaquant parigot /
Sur les plus p’tis, s’engraissent comme un gigot /
Laissent les pauvr’s de côté mais dînent au restau coté /
En costard côt’lé avec une couguar bien pot’lée /
Le p’tit peuple est empoté, tout juste bon à voter /
Gratter pour une misère, pas foutu d’ monter son affaire /
Que veux-tu ? La seule réponse est : toujours plus de lardus /
Et d’ sécu. Et tant pis pour l’éducation des lardons /
Larguons ces élites, la république qui périclite /
Je revendique la revanche de ceux pour qui c’est tous les jours dimanche //
Les vrais chefs, y’en n’a pas. En tout cas, c’est pas ceux qu’on nous impose /
Pas un seul ne se bat pour autre chose que son confort personnel /
Personne les croit quand ils disent défendre la juste cause /
‘Veulent tous être le roi pour flatter leur égo, y’a rien d’ compassionnel /
Pirouettes quand l’heure est au bilan /
Ça ment yeux dans les yeux ; des girouettes qu’adaptent leurs dires en fonction du vent /
Les voir se prendr’ les pieds dans l’ tapis nous rend un peu plus jubilants /
Mais leur putain d’impunité les sauve. Au suivant /
En fait on n’ peut être un vrai chef que pour soi-même /
Laisser les autr’s décider, on voit où ça mène /
Défaites sur défaites, ils ne règlent aucun problème /
Et l’ pire c’est qu’ leur système favorise la monté des pros haine //
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Irritable
Les gens me trouvent fainéant, pas motivé /
À croire qu’ils pensent que dans ma vie c’est l’ néant. Bande de cons moi j’ suis crevé /
Si j’ rejette toute sorte de contrainte supplémentaire /
C’est p’têt que j’ considère avoir déjà trop à faire /
Mon cerveau sature, moins dure est mon ossature /
Et mon teint d’ plus en plus blafard m’ fait dire qu’ faut pas trop qu’ ça dure /
Depuis que j’ taffe, j’ai pas forcément plus d’oseille /
Par contre j’ai un tas d’ problèmes dû au manque de sommeil /
J’ai besoin d’ vitamines, difficile de concilier boulot merdique /
Projets artistiques et demie vie d’ famille /
On m’ dit qu’ j’exagère, que j’ simule comme l’équipe d’Italie /
Bordel ! J’ suis sur les rotules laissez-moi mon peu d’ temps libre au lit /
J’ reste poli. Mais quand j’entends des phrases du genre /
“Tu pourrais faire un effort”, j’ vous jure qu’ ça bout à l’intérieur /
Nan mais ! J’ai pas à m’ justifier quand mes /
Priorités n’ sont pas les vôtres et que j’ reste à la zon-mai /
Insiste pas, parc’ que j’ suis pas loin d’ péter les plombs /
De latter le premier con qui m’ pose un peu trop d’ questions /
De plus en plus irritable et de moins en moins stable /
C’est r’grétable mais pour l’instant j’en suis à ce stade //
Quand on veut on peut. Bah voyons ! Moi c’ que j’ veux /
C’est qu’on m’en d’mande peu tout en m’ faisant un max de pognon /
M’enfin… Suffisamment afin d’ plus avoir l’obligation /
De sortir de mon pieu pour obéir à un sale nazillon /
Un enculé qui s’ fait du bénef sur mon fion /
Mais qu’hésite pas à m’ recaler quand j’ réclame une augmentation /
Énième frustration qui alimente mon côté soupe au lait /
Donc me pousse à m’isoler pour m’éviter d’être désolé /
Car j’en ai marre de m’en vouloir d’avoir envoyé chier des proches /
Blessé dans mon amour propre j’ prends leurs conseils pour des r’proches /
J’ me cloitre avec mon teush, l’automédication ça marche /
Mais l’étage de l’autodestruction est p’têtre à quelques marches /
J ’me mets en marge volontairement /
Un peu barje assurément, j’ me sers d’ mon art comme apaisement /
L’écriture : une thérapie qui coûte pas cher et qui fonctionne /
Même si c’est dur et qu’ ça remplit pas l’ frigo, au moins ça m’ passionne /
D’ailleurs c’est presque la seule chose qui encore m’intéresse /
J’ regarde même plus les infos la détresse des gens m’ bouleverse /
Autant d’injustice, fait qu’ j’arrive pas à rester juste peace /
Autant d’ mépris ça m’ donne envie d’ mutiler un ministre /
J’ suis épuisé mais j’ résiste. J’ me raisonne et je reste zen /
Pour pas m’ causer plus de problèmes… Tout d’ même ! /
J’ suis de plus en plus irritable et de moins en moins stable /
C’est r’grétable mais pour l’instant j’en suis à ce stade //
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Mauvais par Nature
Marre de s’ battre seul’ment pour limiter la casse /
La masse veut s’ barrer de cette impasse mais le temps passe /
Otage d’une vie tiédasse ; la peur du pire tempère l’audace /
Dommage c’est comme ça que bascule dans la rage la populace /
Étant incapables de rétorquer, de faire face /
Puisque tout est prévu pour que le peuple reste à sa place /
Beaucoup deviennent fous et s’ comportent comme ces rapaces /
Qui les dégoutent mais à leur place ils s’raient pas moins dégueulasses //
Faut bien l’avouer, pas simple d’évoluer en étant réglo /
La loyauté est depuis bien longtemps dev’nue un défaut /
Tu souhaites rester honnête, bravo mais tu vas rester pauvre /
En liberté OK, mais tu vas t’ faire bouffer par ces fauves /
Le monde est dev’nu sans pitié, dur de rester droit et entier /
Même l’amitié n’est plus sincère, l’Homme ne s’en sert que pour profiter /
De c’ que l’autre pourrait éventuell’ment rapporter /
Tout est question d’intérêts, l’éthique on l’a enterrée /
L’Homme est mauvais par nature, ce n’est qu’une mauvaise graine /
N’attendant plus rien du futur, pourquoi veux-tu qu’il freine ? /
Quitte à foncer droit dans l’ mur, autant l’ faire en McLaren /
Assumer son côté obscure et n’ plus cacher sa haine /
Personne ne pourra sauver l’ monde c’est fichu /
Et franch’ment, qui veut vraiment r’pécher cette humanité déchue ? /
C’est foutu ! Ne pouvant rien changer chacun fait l’ choix d’ protéger son cul /
Chacun son camp, le mal a bel et bien vaincu //
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6. |
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Chargé !
Couche-tard pour retarder tes cauch’mars / En liberté mais ta tête est au shtar / L’impression d’être aut’ part, la pression qu’a trop d’ bar / Ça va péter ; c’est trop tard t’es dans l’ dark / La déprime a débarqué y’ a un paquet d’années / T’attends d’ claquer comme si t’étais condamné / Les yeux cernés, visage marqué / Volets fermés, tu restes parqué / Envie de voir personne / Et surtout tu veux pas qu’on te voit dans c’t’ état / Tu réponds pas quand ça sonne, tu t’isoles / Pas d’ lumière, pas d’ bruit, tu fais semblant d’ pas êtr’ là / Assis par terre dans un coin d’ ta chambre / Tu désespères, tu t’ plaints, tu trembles / Ça craint, tu branles rien, t’es motivé par rien / Tu sers à rien, t’es pire qu’un acarien / Un parasite, pour la société tu vaux rien / Donc t’hésites à buter des gens pour rien / Parc’ qu’en fait c’est leur faute si t’es pas bien / Toi tu voulais être un honnête citoyen / Depuis gamin tu fermes ta gueule / À l’école on t’avait dit fais pas l’ malin / Sors pas du moule et un jour t’auras du gratin / Ça fout les boules d’êtr’ pris pour un pantin / On nous coupe les ailes et les couilles tout jeune / Pour pas qu’on s’élève et s’ débrouille tout seul / Pour pas qu’on s’ rebelle, ces pédales / Nous bloquent dans système et code pénal / Au mieux on aura une vie banale / Un crédit pour payer la bagnole / Bref, une vie d’ merde qui finira mal / On n’ peut que perdr’ z’ ont fait d’ nous des guignols / Alors tu t’ mures avec ta rage / Car dehors, tu n’évit’ras pas l’ dérapage / Un badaud prendra pour toute ta life / Tu t’ contentr’as pas d’ lui faire qu’une balafre / La frustration fait des ravages / Si tu passes à l’action c’est l’ carnage / Pas d’ compassion pour tous ces moutons naïfs / La révolution s’ f’ra pas qu’avec une manif’ / (Pouah !) Ta haine te ronge de l’intérieur / Tu songes à tes nombreuses erreurs / Aux mensonges de tes profs et employeurs / Ça t’ plonge dans une putain d’aigreur / Ça alimente tes bas instincts vengeurs / Car ceux qui mentent au peuple méritent la mort / T’oublieras pas tant qu’ t’auras pas Alzheimer / Donc tant pis tu sors vider ton putain d’ chargeur //
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7. |
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...Ou trop peu de Savoir-vivre
Pour savoir vivre, j’ vais quand-même pas me remettre à boire /
Ivre, j’étais plus sociable et plus bavard /
Livré sans mode d’emploi, je manque de savoir-vivre /
Sur mes semblables j’ garde le regard rivé /
Plus j’ les observe et plus ils m’énervent /
Libres ? C’est juste que les chaînes ne sont pas visibles /
Personne fait d’ courte échelle pour fuir, prévisible /
Ça m’ rend irascible /
J’ dois réapprendre à m’ détendre /
Il est loin l’ temps où j’étais drôle et tendre /
Faut qu’ j’ desserre les dents, qu’ je sois moins exigeant /
Avec moi-même et surtout avec les gens /
En m’indignant constamment, je passe pour le méchant /
Je comprends aisément qu’on puisse me trouver chiant /
Mon comportement n’est pas toujours intelligent /
Trop peu d’ savoir-vivre ; connard intransigeant //
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Après « One Love », Senbeï (Pitchcaps / Serpat Crew) sort son 2ème EP : « Mauvais par Nature ». On pourrait simplement décrire ce 2ème projet solo comme étant l’antithèse du 1er (toujours dispo ici :
acoosmik.bandcamp.com/album/one-love-ep). Mais vu que vous n’avez pas forcément écouté le 1er, on va quand-même faire un effort et vous dire que « Mauvais par Nature » est un condensé de rage, voire de folie, provoquée par trop d’incompréhensions, trop d’énervements… parce que beaucoup trop de cons.
released December 1, 2017
Produit par Djar One, BMDFDC, Grandalf & King's Lead Hat.
Cuts : Kesta, Djar One & Lord Faz.
Artwork : Néos One.
Enregistré, mixé et masterisé par Djar One au Beats House Studio, LH.