SENBEI
J’aime plus sortir le soir. Plus la force de mentir /
C’est bizarre, y a qu’ seul et chez moi qu’ j’arrive à m’enfuir /
J’ m’envole plus haut qu’Icare, c’est au clair de Lune que j’ décolle /
Ils m’en veulent, ils disent que j’ déconne /
Mes proches. Ils comprennent pas, j’ peux pas leur en vouloir /
Mes poches sous les yeux parlent pour moi, j’ suis pas bavard /
Pétoche ! Quand faut s’ livrer, en détails j’ suis avar /
J’ décroch’rais quelques mots quand approch’ra l’ bout du couloir /
En attendant vous saurez rien d’ moi. D’façon j’ vais bien, j’ crois /
A-t-on vraiment l’ choix ? /
Solitaire, fière. Derrière mon r’gard clair, idées noires /
J’ préfère m’ taire, pas d’ bouteille à la mer, pas d’ « aidez-moi ! »
Aimez-moi comme j’ suis ou allez vous faire voir /
Ma vie un parcours en dents d’ scie, j’aurais dû faire mes d’voirs /
À l’époque. À l’école, j’ai rien appris mis à part /
Que par ennui, on peut s’ trouver une passion pour les arts /

DJAR ONE
Besoin de sortir le soir, la nuit une promesse d'espoir /
L'Histoire s'écrit au comptoir, chaque verre une échappatoire /
Je relâche la pression en en commandant quelques unes /
Telle une passion dévorante ça engloutit toute ma thune /
Glousser avec les noctambules, tous tels des funambules /
Sur le fil du re-boire, du mal à dire au revoir /
Car une soirée qui se termine est synonyme de retour /
Du quotidien qui lamine, là où les gens font grise mine /
Là-haut ça cogite trop, faut que je débranche le cerveau /
Quitte à ce qu'il y ait quelques étincelles, que mon cortex soit grillé /
Je dois briller, même si c'est comme un miroir de bordel /
Je me fait jamais prier pour mixer, faire groover les donzelles /
Et les gonzs avides de pépites, de galettes qui crépitent /
S'en jeter pleins derrière la cravate pour oublier que tu cravaches /
Que tu rabâches des tâches ingrates chaque jour au gratin /
Parfois faux-culs ou fantasques, selon l'heure changer de masque /